Toujours pas de baguernette

Il y avait plusieurs activités possibles sur ce chantier et j'ai décidé avec mon pote Bruno, que j'ai réussi à traîner, d'affronter l'innommable: le curage de mare. Sur le site où nous étions une mare dans laquelle pullulent habituellemnt des tritons crêtés (enfin dans mon souvenir c'était le nom des bestioles), a vu la population des dîtes bestioles sévèrement diminuer après l'accumulation de feuilles mortes au fond de la mare. Seul remède, le curage. Une fois de plus le gestionnaire du Marais d'Opale qui possède l'outil traditionnel adéquat, la baguernette, a refusé de la prêter par crainte de polluer son site en ramenant des parasites sur les outils. Nous avons donc curé avec des fourches et des pelles. Plus simplement, nous avons mis des bottes, mis les pieds dans l'eau, pris nos outils et raclé le fond de la mare toute la journée. Et figurez vous que la vase c'est lourd, ça sent mauvais et ça fait des bruits disgracieux.

Vers la fin de la journée, la mare était curée, les berges débroussaillées et les bénévoles crevés mais ô combien satisfaits. Le fait de travailler en groupe permet de retrouver de l'énergie quand la fatigue commence à prendre le pas et voir le site se transformer tout au long de la journée donne l'envie de mener le travail à bien. Nous avons fini ce matin, en récupérant la vase, qui avait sèché la nuit sur le ponton pour permettre aux petites bêtes logées dedans de rejoindre la mare, et en la répendant sur un terrain, qui à notre grande surprise devrait servir comme terrain de camping! A défaut de sentir bon, il présentera peut-être l'avantage d'un sol très moelleux qui sait.

Encore une petite heure de travail à arracher du lierre dans la aulnaie, et après le repas, ballade dans les dunes. J'étais déjà venue au mois de septembre pour participer à une journée cueillette de baies et fabrication de confiture, mais à la lumière d'hiver le paysage est différent. La ballade en compagnie du gestionnaire est vraiment la récompense à la fin du chantier puisqu'elle donne l'occasion de visiter des sites interdits au public et aujourd'hui nous avons eu la chance de voir un troupeau de chevaux Haflinger sauvages qui permettent de garder le milieu ouvert en y habitant.

Pour finir le week-end en beauté, je vais prendre une douche brûlante, faire tout plein d'étirements et peut-être tricoter quelques rangs si je ne me suis pas écroulée dans mon lit entre-temps.